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• Article: Les effets sur les insectes qu’ont les micro-organismes des plantes

Nous sommes ravis que les deux derniers chapitres de la thèse d’Élisée viennent d’être publiés dans des articles jumelés de la revue Microorganisms. Il vient tout juste de complété sont doctorat! Ils traitent des effets qu’ont des micro-organismes bénéfiques associés aux racines du soja sur la santé des populations d’insectes du deuxième et du troisième niveaux trophiques (un herbivore et ses ennemis naturels).

Les micro-organismes bénéfiques, comme les champignons mycorhiziens arbusculaires et les bactéries rhizobium sont connus pour modifier les traits de performance des plantes à travers l’apport d’éléments nutritifs importants que sont le phosphore et l’azote respectivement. Plusieurs études se sont intéressées à ces interactions ayant conduits à des résultats variables dépendant du contexte. Nous avions regardé les effets cascades que peuvent occasionner des organismes bénéfiques sur les insectes du deuxième niveau trophique (phytophages) et ceux du troisième niveau trophique (leurs ennemis naturels). Avec notre modèle d’étude, nous avions voulu premièrement confirmer, en milieu contrôlé, l’influence sur le puceron du soja (Aphis glycines, deuxième niveau trophique), de la symbiose tripartite entre un champignon mycorhizien arbusculaire (Rhizophagus irregularis), une bactérie (Bradyrhizobium japonicum), et la plante de soja (Glycine max) (Article 1). Cette étude a montré une augmentation significative de la densité de la population de pucerons en présence du double inoculant mycorhize et rhizobium suivi du rhizobium seul. Cet effet sur le puceron est sans doute une conséquence des changements de la chimie au niveau de la plante. L’étude montre que la co-inoculation de deux symbiotes peut améliorer les performances des plantes et des insectes phytophages au-delà de ce que chaque symbiote peut apporter seul.

Deuxièmement, nous nous sommes intéressés aux effets de ces mêmes inoculants sur les ennemis naturels du puceron su soja, notamment la coccinelle prédatrice (Coleomegilla maculata) et le parasitoïde (Aphelinus certus) (Article 2). Chez le parasitoïde, seul l’inoculant rhizobium a montré, de manière significative, une diminution du taux d’émergence du stade nymphal. Alors que chez la coccinelle, aucune différence entre les inoculants n’a été observée pour les variables de fitness mesurées.

À la lumière des résultats de ces deux études consécutives, il parait que les avantages sur le deuxième niveau trophique que confèrent les symbioses microbes-plantes sont peu transférés au troisième.

  • Dabré ÉE, Hijri M, Favret C. 2022. Influence on soybean aphid by the tripartite interaction between soybean, a rhizobium bacterium, and an arbuscular mycorrhizal fungus. Microorganisms, 10(6): 1196. DOI: 10.3390/microorganisms10061196
  • Dabré ÉE, Brodeur J, Hijri M, Favret C. 2022. The effects of an arbuscular mycorrhizal fungus and rhizobium symbioses on soybean aphid mostly fail to propagate to the third trophic level. Microorganisms, 10(6): 1158. DOI: 10.3390/microorganisms10061158