Toutes nos félicitations au nouveau docteur ! Élisée a soutenu avec succès sa thèse le 28 mars 2022 et a depuis déposé la version finale à l’université : Effets des inoculants de champignon mycorhizien arbusculaire et de rhizobactéries sur les insectes du soja. Les inoculants de micro-organismes du sol sont souvent utilisés en agriculture pour stimuler la croissance et donc le rendement de diverses cultures, dont le soja. Cependant, on ne sait pas comment ces inoculants pourraient affecter les insectes nuisibles se nourrissant des plantes. Peut-être que les inoculants, en stimulant la croissance des plantes, contribuent à fournir un repas plus gros et plus sain aux insectes herbivores, augmentant ainsi les effets négatifs des ravageurs. Alternativement, si les inoculants augmentent la santé et la vigueur des plantes, pourraient-ils aider les plantes à se défendre contre les insectes herbivores? Enfin, si les insectes herbivores sont affectés par la présence d’inoculants du sol, positivement ou négativement, ces effets pourraient-ils être transmis au niveau trophique supérieur, c’est-à-dire aux prédateurs et parasites des insectes herbivores ?
La thèse d’Élisée est composée de trois chapitres scientifiques, chacun examinant ces questions à différents niveaux : les premier et deuxième niveaux trophiques (pucerons sur soja) ; le troisième niveau trophique (prédateur et parasitoïde du puceron du soja) ; la communauté d’insectes dans un champ agricole.
Dans son premier manuscrit, il a découvert que, dans un environnement de laboratoire, la présence Dans son premier manuscrit, Élisée a découvert que, du moins au laboratoire, la présence d’inoculants de champignons mycorhiziens arbusculaires et de rhizobactéries augmenterait à la fois la croissance du soja lui-même, ainsi que la croissance de la population du puceron du soja. Il y a eu un effet synergique où les deux inoculants ont stimulé la croissance des populations de plantes et de pucerons plus que l’un des inoculants seul.
Dans son deuxième manuscrit, Élisée a pris le même système modèle et a mesuré le temps de Dans son deuxième manuscrit, Élisée a pris le même système modèle et a mesuré le temps de développement et d’autres paramètres de santé d’une coccinelle prédatrice et d’une guêpe parasitoïde se nourrissant de pucerons élevés sur des plantes poussant dans un sol inoculé. Dans cette expérience, il a découvert que, quels que soient les effets de l’inoculation sur les pucerons du soja, ils n’étaient généralement pas transférés au niveau trophique suivant.
Enfin, dans son troisième manuscrit, publié dans PLOS ONE, Élisée a examiné les effets, sur la communauté d’insectes, de l’inoculation au champ de champignons mycorhiziens à arbuscules et de rhizobactéries, ainsi que les effets sur la communauté d’insectes de différents niveaux de colonisation mycorhizienne des racines du soja. Tout comme l’inoculation a stimulé la croissance des colonies de pucerons lors de sa première expérience, Élisée a constaté une plus grande abondance d’insectes piqueurs-suceurs (notamment du puceron du soya et des cicadelles) dans les parcelles traitées à l’inoculant. Cependant, et contrairement à ce constat, il a trouvé une corrélation négative entre le taux de colonisation mycorhizienne et l’abondance et la diversité des insectes herbivores piqueurs-suceurs et broyeurs. C’est un système d’étude très compliqué : outre les micro-organismes inoculés, le milieu agricole « naturel » possède également une flore indigène dont Élisée n’a pu mesurer l’abondance et la diversité.
Le jury de soutenance de thèse d’Élisée : codirecteur Mohamed Hijri, Élisée Emmanuel Dabré, superviseur Colin Favret, évaluatrice externe Annie-Ève Gagnon, et président du jury Pierre-Luc Chagnon (pas sur la photo, membre du jury Valérie Fournier).
• Dabré ÉE, Lee Soon-Jae, Hijri M, Favret C. 2021. The effects of mycorrhizal colonization on phytophagous insects and their natural enemies in soybean fields. PLOS ONE 16(9): e0257712. DOI: 10.1371/journal.pone.0257712