La biodiversité des insectes dans la forêt laurentienne
Ceci est un nouveau projet pilote fondé en partie par le Centre de la Science de la Biodiversité du Québec.
Les insectes constituent le groupe le plus diverse des eucaryotes sur Terre et, jusqu’à présent, la plupart des recherches et estimations effectuées dans le domaine de la biodiversité les ignorent complètement (principalement car ils sont trop diversifiés pour les chercheurs). Il y a des moyens standardisés d’échantillonnage et de capture de la diversité d’insectes, dont les pièges fosses, les pièges attractifs et les pièges Malaise qui sont les pièges les plus communément utilisés. Chaque méthode entraîne ses propres bias: les pièges fosses tendent à capturer des arachnides et des scarabées et les pièges Malaise tendent à attirer les mouches, les guêpes et d’autres insectes volants (mais rarement les scarabées). Les pièges aspirateur ont été développés pour surveiller les vecteurs de virus en milieu agricole, particulièrement les aphididae.
Nous avons installé des pièges aspirateur au coeur de la forêt laurentienne de la Station de recherche de biologie de l’Université de Montréal. Nos pièges étaient placés à 2m du sol et à 50m de distance des uns des autres; sur un site, nous avons placé un second piège à 7m du sol dans la canopée. Le but est de documenter l’hétérogénéité de la diversité des insectes à travers des espaces relativement restreints. À l’endroit où les quatre pièges aspirateur ont été installés, nous avons également placé des pièges Malaise. Alors que les pièges Malaise tendent à attraper des gros insectes capables de voler de longues distances, les pièges aspirateur capturent de plus petits insectes qui ne dispersent pas autant. Nous nous attendons à ce que le contenu des pièges Malaise sera plus homogène que celui des pièges aspirateurs. Plutôt que de préparer et d’identifier des dizaines de milliers d’insectes attrapés, nous utiliserons des méthodes de codage à barres pour quantifier et comparer la diversité génétique dans nos échantillons d’insectes. Accompagnant le projet sur l’hétérogénéité de la diversité d’insectes, et étant donné le peu de connaissances sur les plus petits insectes, il s’agit également d’un projet de découvertes de nouvelles espèces.
Au même moment que nous attrapions des insectes, nous enregistrons également les paysages sonores à chacun des quatre sites. Nous avons des instruments numériques pour enregistrer la biophonie, la géophonie et anthropophonie en tout temps. Nous voulons développer la complexité acoustique et/ou des indices d’entropie qui corréleraient avec la biodiversité des insectes.