Le mémoire d’Adwa ABDOU ALI vient d’être formellement accepté par l’université ! Ses recherches, culminant dans son mémoire intitulé Insectes de la couronne du palmier dattier dans la phoeniciculture traditionnelle et nouvelle à Djibouti, ont comparé l’abondance de plusieurs insectes potentiellement nuisibles des palmiers dattiers dans les vergers modernes et en monoculture, et dans les vergers plus anciens, traditionnels et en polyculture, le genre qu’on pourrait trouver autour des oasis. Les deux types de vergers abritaient des ravageurs potentiels, mais les modernes avaient plus de ravageurs spécialistes du dattier, alors que les vergers traditionnels avaient une plus grande abondance de ravageurs généralistes.
Voici le résumé :
Ces dernières années, l’insécurité alimentaire et la pauvreté de la population djiboutienne en particulier rurale ne cessent d’accroitre à cause de la croissance démographique et l’élévation des prix des denrées alimentaires mondiales.
De ce fait, le gouvernement djiboutien s’est orienté vers le développement de l’agriculture durable par le biais de la phoeniciculture. Cette dernière s’adapte bien aux conditions pédoclimatiques difficiles de la République de Djibouti. Des introductions massives de palmier dattier ont eu lieu pour restaurer les anciennes palmeraies traditionnelles (polycultures et en étage) et la création ou l’extension des nouvelles palmeraies, orientées vers la monoculture.
Cependant, le pays connait des contraintes importantes dans le domaine phytosanitaire : l’absence d’infrastructure, l’insuffisance de savoir-faire et l’inexistence d’études sur les ravageurs de cette culture.
Dans un but ultime de protéger et d’augmenter les rendements phoenicicoles djiboutiens, ce présent travail évalue la susceptibilité des palmeraies aux insectes ravageurs. Pour atteindre cet objectif, une comparaison de l’entomofaune des deux modèles de palmeraies, traditionnelle et nouvelle, a été réalisée à l’aide de pièges composés placés sous la couronne du palmier dattier. L’expérience a été menée du 20 juin au 2 septembre 2018, dans six vergers repartis sur trois sites.
Les prélèvements dans ces palmeraies ont montré l’existence d’une diversité d’insectes d’une part, et d’autre, ils ont révélé la présence et l’abondance de ravageurs spécialistes dans les palmeraies monoculturales. Il est ajouté que les ennemis naturels ont été observés en abondance dans les palmeraies traditionnelles mais leur diversité spécifique n’a pas démontré de patron.
Enfin, cette étude contribue à la connaissance de la diversité des insectes et l’existence des ravageurs dans les palmeraies djiboutiennes. Ces ravageurs peuvent avoir des impacts sur le rendement suivant le modèle d’habitat de palmeraie, d’où l’intérêt d’élaborer de moyens de lutte adéquats.
Félicitations Adwa !